SOUTENONS LE FUTSAL À BÉTHUNE !

Publié le par Daniel Boys

Futsal Béthune

Vive la génération futsal !

Libération - 25 décembre 2012 

 

Par AMIGO YONKEU Conseiller régional EE-LV à la région Ile-de-France, conseiller délégué à la jeunesse à Arcueil, président de l'association Vision Nova

 

Depuis une dizaine d’années, le futsal fait une percée aussi remarquable qu’instructive dans les quartiers populaires. La jeune génération s’empare d’un nouveau sport et ça fait bouger les lignes dans les banlieues et les zones périurbaines.

Historiquement, le futsal est apparu en 1930 en Uruguay et s’est développé en Amérique latine dans les années 50 avant de s’implanter en Europe à la fin des années 80. A première vue, on pourrait penser que le futsal n’est qu’un sous-football de rue qui a juste l’avantage de pouvoir se jouer sur des petites surfaces de type «city-stade», faute de pouvoir disposer d’un vrai terrain. Mais ce serait une erreur d’en rester là…

Car, un peu comme le hip-hop, le futsal s’affirme non seulement comme une discipline sportive à part entière mais aussi comme un support identitaire qui bouleverse les modèles traditionnels et les hiérarchies établies… La plupart des clubs de futsal ont été créés et sont gérés aujourd’hui par des jeunes des banlieues. Synthèse de plusieurs sports collectifs, le futsal se différencie de son vrai-faux grand frère, le football à la papa, en cela que les contacts physiques (comme les fameux tacles…) y sont strictement pénalisés, au bénéfice de la technique individuelle et du jeu collectif. Rapidité, précision, enchaînement concourent à la fluidité du jeu qui fait aussi sa beauté.

La partie que se disputent deux équipes de cinq joueurs dans un espace relativement réduit (un gymnase l’hiver, un city-stade l’été) est à la fois spectaculaire et presque intime, intense mais pas agressive, disciplinée et créative, évoquant si l’on veut un ballet de West Side Story mettant en scène l’affrontement de deux bandes. De là, sans doute, le fait que le futsal soit si populaire dans la jeunesse des banlieues dont il reflète et renouvelle la culture en la tirant par le haut.

Ainsi, des milliers de jeunes des quartiers - filles et garçons, joueurs et supporteurs - se reconnaissent et se rassemblent autour de ce sport exigeant qui sanctionne le mauvais jeu et bonifie l’esprit d’équipe, ce qui le rend porteur de valeurs positives en terme de développement personnel, mais aussi s’agissant du lien social et de l’insertion. Tout ceci est d’autant plus intéressant que la place prise par ce sport ne cesse de grandir et que son développement va encore sûrement s’accélérer.

En effet, avec un peu de retard sur d’autres pays européens, le futsal va rentrer l’année prochaine en France dans l’ère du professionnalisme et gagner en visibilité, avec un championnat organisé par la FFF sur le modèle de la Ligue 1 de football dont les matchs seront retransmis sur les chaînes sportives.

Phénomène socioculturel en éclosion, le futsal est donc également un secteur économique en devenir qui va bientôt générer des centaines d’emplois directs et dérivés, principalement pour des jeunes et dans les banlieues. Comment ne pas s’en féliciter ? Certes, foin d’angélisme : comme tout business vivant par les médias et la manne des sponsors, celui du futsal ne sera pas à l’abri de dérives et d’excès.

Un jour prochain, peut-être verra-t-on un fonds du Qatar y déverser une pelletée de millions. Pourquoi pas ? Cela vaudra toujours mieux que le cercle vicieux de cet autre business qui gangrène aujourd’hui les banlieues délaissées : celui du trafic de drogue qui prospère à l’ombre de la pénalisation du cannabis. Trop souvent on le sait, dans ces banlieues, le cador, c’est le caïd. On peut souhaiter que, demain, pour la jeune génération, le modèle d’une réussite possible s’incarne plutôt dans des jeunes des quartiers ayant gagné leurs galons de futsalleurs professionnels.

Il existe donc une dynamique socio-économique naissante autour du futsal dans les banlieues. Et il est de la responsabilité des pouvoirs publics de soutenir cette dynamique pour en faire fructifier le meilleur. En pratique, cela signifie que l’Etat, tant au travers du ministère de la Jeunesse et des Sports que de celui de la Politique de la ville, et les collectivités locales (les régions, les départements et les communes) doivent s’investir et investir dans le futsal en ouvrant et développant leurs infrastructures (gymnases et city-stades) mais aussi en soutenant les clubs qui encadrent les pratiquants. C’est véritablement une chance que le futsal représente pour la banlieue, et une politique volontariste et ambitieuse doit permettre d’en saisir toutes les opportunités. Je souhaite que mes collègues élus le comprennent, si possible avant les émirs du Qatar…

A.Y.

 

Nous avons la chance à Béthune d’avoir un club de futsal de haut niveau.


Donnons lui les moyens matériels et financiers de se développer.


Meilleurs voeux de succès à l’équipe pour 2013 !

 

Daniel Boys

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