Une nouvelle carte scolaire qui mène à l’impasse.

Publié le par Daniel Boys


On s’habitue à tout, parait-il. Mais sûrement pas aux suppressions de postes dans l'académie de Lille. Voilà encore 687 postes d’enseignants qui manqueront à l’appel de la prochaine rentrée scolaire.   

La justification de ce qu’il faut bien appeler une saignée du système éducatif dans notre région est toujours la même. « Les effectifs des élèves baissent, il est donc logique que le nombre des enseignants soit reconsidéré en conséquence» nous explique le Ministère de l’Education Nationale. Sauf que, une nouvelle fois, c’est une équation bien étrange qui est ici appliquée. Une équation dont l’inconnue ne nous est que trop connue :  

- 1,86 % du nombre d’élèves + une bonne dose de sarkozysme = - 2, 54 % d’enseignants. 

Et c’est ce même Ministère qui, dans son indicateur des difficultés sociales, classe notre région en dernière position dans la métropole ! Allez comprendre ! Nous concentrons les problèmes et pourtant, dans le même temps, les moyens nécessaires pour nous en sortir sont peu à peu, année après année, supprimés.  

Les lycées du Béthunois seront tout particulièrement touchés. Blaringhem, Malraux et Yourcenar n’échapperont pas aux coupes sombres. Pour ce dernier, la situation est plus grave encore ; c’est une classe de seconde générale qui sera supprimée mettant ainsi en péril la vocation généraliste du lycée.  

En tant que Conseiller Régional, membre du Conseil d’administration de ces trois lycées, je veux dire ma colère. Il en est assez de ces coups bas envers un territoire qui a besoin d’être soutenu plutôt que d’être enfoncé. Il en est assez de cette politique depuis 5 ans qui, en principe, prône l’éducation et, en réalité, pratique la casse systématique. Il en est assez des cadeaux fiscaux à ceux qui n’en ont pas besoin tandis qu’on demande toujours plus d’efforts à ceux qui manquent de tout.  

Je veux dire aussi aux enseignants ma solidarité. Ce sont eux qui, en première ligne, payent les conséquences des décisions stupides : classes surchargées, heures supplémentaires imposées, politique éducative à l’abandon, budgets en baisse et élucubrations du petit Nicolas en hausse. 

Au final, tout cela nous laisse un goût amer. Celui d'une formidable opportunité gâchée. En effet, le seul maintien des enseignants en place aurait permis à notre région de récupérer, en quelques années, son lourd déficit d’encadrement. En lieu et place, nous devons au gouvernement d’être la région championne toutes catégories des suppressions de postes.  

Il est des podiums où l'on se garderait bien de figurer.

Publié dans Archives 2005-2009

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