Martine Aubry à Bordeaux : «se loger n'est pas qu'une priorité, c'est une dignité»

Publié le par Daniel Boys

On ne peut pas être un des pays les plus développés du monde et continuer à laisser tant d'hommes et de femmes dans la rue !
Martine Aubry s’est rendue jeudi 29 septembre au 72e congrès de l'Union sociale pour l'habitat (USH) à Bordeaux. Elle a notamment déclaré qu'elle souhaitait mettre en oeuvre « une belle politique du logement dans notre pays » financée par le redéploiement des niches fiscales. Pour elle, « on ne doit pas dire qu'on est en période de crise et qu'on ne peut pas financer ».
 
Martine Aubry a précisé que 15 des 40 milliards d'euros consacrés à la politique du logement étaient dévolus à des niches fiscales, certaines étant utiles, « comme le prêt à taux zéro » alors que d'autres ne faisaient que favoriser l'achat de biens destinés à la location. Pour elle, une redistribution de ces niches, à hauteur de « sept ou huit milliards », permettrait de mettre en place une nouvelle politique du logement utile aux Françaises et aux Français.
 
 
 

Parmi ses objectifs, Martine Aubry, qui a récemment signé l'appel pour la « mobilisation générale pour le logement » de la Fondation Abbé Pierre, a rappelé qu'elle prévoyait la construction annuelle de 150 000 logements sociaux, pour un coût de un milliard par an. Pour les nouveaux programmes immobiliers de plus de 15 logements, elle souhaite mettre en place une mixité sociale renouvelée, à raison d'un tiers de logement social, un tiers d'accession sociale à la propriété et un tiers de privé. Elle a souligné l'amélioration considérable de la qualité de vie dans ces logements, prenant exemple sur son expérience dans la communauté urbaine de Lille.

Martine Aubry a en outre souhaité que la loi SRU instaurant le principe de 20% de logements sociaux dans les villes « soit réellement appliquée », regrettant la faiblesse des sanctions existant actuellement. Elle a enfin exprimé ses plus grandes craintes quant à « un hiver catastrophique » en matière d'hébergement d'urgence, remarquant qu'« on ne peut pas être un des pays les plus développés du monde et continuer à laisser tant d'hommes et de femmes dans la rue ».

Publié dans CAMPAGNE MA

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