Martine Aubry, en déplacement à Isbergues (62) promet une nouvelle politique industrielle dès mai 2012

Publié le par Daniel Boys

article de l'AFP, du 04/10/11 :

 

ISBERGUES (Pas-de-Calais) — Martine Aubry, candidate à la primaire PS, a assuré mardi à Isbergues (Pas-de-Calais) qu'elle préparait une nouvelle politique industrielle à mettre en oeuvre dès la victoire de son camp aux présidentielles et proposé des mesures pour freiner les fermetures d'usine.

"Il n'y a plus de politique industrielle aujourd'hui", a accusé Mme Aubry. "Or sans industrie, il n'y a pas de grande économie. Un pays comme la France ne va pas devenir un pays musée, avec (seulement) des hôtels, du tourisme et de la culture", a-t-elle indiqué lors d'une visite dans le bassin minier du Pas-de-Calais.

"Si nous gagnons en mai, je pense qu'il faudra déjà qu'on ait préparé les choses dans le domaine industriel. On ne va pas attendre que la croissance revienne pour créer des emplois !", a-t-elle expliqué lors d'une rencontre avec des syndicats d'Aperam (groupe ArcelorMittal), où plus de 1.000 emplois ont été supprimés ces six dernières années.

"L'automobile, sidérurgie comprise, sera l'une des premières filières que nous allons travailler au niveau national", a-t-elle assuré, ajoutant qu'elle avait des contacts avec la direction de PSA et Renault, mais se préoccupait également des sous-traitants.

 

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Mme Aubry prône ainsi la création d'une banque publique d'investissement pour distribuer les crédits de l'Etat et une réforme des mesures actuelles de soutien à l'industrie, selon elle trop favorables aux grands groupes.

Par ailleurs, la maire de Lille a proposé deux mesures pour freiner les plans sociaux et délocalisations. Elle a ainsi prôné de "rendre beaucoup plus coûteux le licenciement pour les entreprises qui ont de l'argent, pour qu'elles y réfléchissent à deux fois".

Ensuite, elle a estimé qu'il faudrait que les salariés qui proposent un projet alternatif à un plan social, afin de faire perdurer le site et de maintenir des emplois, "aient la possibilité de saisir le tribunal pour mettre sous tutelle une entreprise, avec un administrateur provisoire pour examiner leur proposition".

"L'entreprise ne pourra alors rien décider tant que l'expertise (qui démontre la validité du projet des salariés, NDLR) n'a pas été vérifiée par le tribunal, pour qu'on puisse empêcher une fermeture ou une délocalisation d'une entreprise qui peut fonctionner en France", a-t-elle expliqué.

Lors de sa visite, Mme Aubry a été prise à partie par un syndicaliste CFDT, qui a crié "l'amertume" et le sentiment d'abandon des salariés d'Aperam, confrontés à un nouveau plan supprimant 230 emplois, et dénoncé le "retard à l'allumage" du PS et du PCF qui n'ont pas, selon lui, soutenu un plan alternatif pour le site.

"Venant d'une organisation dans laquelle j'ai milité pendant vingt ans, ça fait un peu mal", a répondu la candidate aux primaires socialistes. "Mes combats sont les vôtres", a-t-elle ajouté, mentionnant le soutien apporté aux salariés de Moulinex ou du cigarettier Altadis à Lille.

 

 

Publié dans CAMPAGNE MA

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