CPE : Quand Villepin nous fait son cinéma...
Depuis son entrée au gouvernement, Villepin nous impose un remake permanent de la « Grande Illusion ». Las, le premier ministre n’a pas le talent de Jean Renoir et son cinéma, cantonné au petit écran, n’illusionne que ses amis de l’UMP. Le scénario du CPE, officiellement sous-titré « facilitons le licenciement des jeunes, nous inciterons à leur embauche », peine à convaincre ses millions de spectateurs, qui sont aussi et surtout ses principaux acteurs. Au final, ce film à l’eau de rose patronal se transforme en film d’horreur pour le CDI, classé interdit aux moins de 26 ans.
« C’est mieux que rien », nous disent les producteurs, « il faut tout tester ! ». C’est pire que tout disent ses détracteurs, qui voient d’un fort mauvais œil le fait de devenir les cobayes d’un nouvel épisode des productions « Ultralibérales », filiale française d’un groupe d’origine americano - britannique pour qui le droit du travail s’apparente au kitsch ultime.
« Coupez » s’énerve Villepin en pleine promotion sur TF1, « c’est un malentendu » ! On ne peux qu’acquiescer les paroles du héros de « c’est pas parce qu’on a rien à dire qu’il faut fermer sa gueule II » : les millions de futurs intermittents du travail (toute ressemblance avec un statut précaire existant serait purement fortuite) ont effectivement bien du mal à se faire entendre, ou plutôt comprendre, par le grand illusionniste.
Rien à faire. Bien que le scénario gouvernemental tourne au burlesque, « le dernier tour de manivelle sera donné » ! D’ailleurs, dans les bureaux de Matignon, le titre du film est encore en gestation. Selon des sources bien informées, le chef hésite entre « Chéri, j’ai rétréci le CDI », « Retour vers la précarité » ou « Sois jeune et tais-toi ».
Heureusement, au grand dam de son réalisateur, la fin de l’histoire n’est pas encore tout à fait écrite... ça tourne !