Squat de Cachan : 508 personnes expulsées... et après ?

Publié le par Daniel Boys

Nul ne pouvait se satisfaire de la situation des familles vivant dans l’ex-plus grand squat de France, à Cachan. Plus de 500 personnes, dont de nombreux enfants, vivaient dans des conditions d’insalubrité extrêmes au sein d’une ancienne résidence universitaire vouée à la démolition.

Ce n’est pas la fermeture de ce squat qui fait débat, c’est l’incapacité du gouvernement et en premier lieu de notre bouillonnant Ministre de l’Intérieur à reloger décemment les familles, aujourd’hui réduites à s’entasser dans un gymnase prêté par la ville.

Une nouvelle fois, la perspective du coup médiatique facile l’a emporté sur  tout ce qui est constitutif de bonne gouvernance. Ce squat, cette honte pour tous les humanistes, existait depuis trois ans. Pendant ce laps de temps, le gouvernement avait toute latitude pour prévoir l’après évacuation. Que nenni ! Aussi stupéfiant que celui puisse paraître, personne ne s’est préoccupé plus que ça du sort des squatteurs de Cachan. Sarkozy dit que ce n’est pas son problème, qu’il applique une décision de justice. Après tout, ne dit-on pas que la justice est aveugle ? (« surtout pour les autres », diraient en chœur MM. Chirac et Drut).

Aveugle oui, mais à moitié seulement. Alors que la décision de justice à laquelle le premier des UMPistes fait référence date de plus de 2 ans, coïncidence troublante, ce n’est que quelques jours après un long reportage télévisé sur le sujet que le petit Nicolas s’est réveillé de sa torpeur estivale.

Une fois les images chocs de la fermeté gouvernementale passées en boucle, que deviendront les expulsés de Cachan ? Reconduits à la frontière pour la minorité de sans-papiers, logés provisoirement a l’hôtel - parfois insalubres mais toujours à un coût astronomique pour l’Etat- pour la plupart... et après ? Bah, pense le Ministre, est-ce si important à partir du moment où les télés ne seront pas là pour le constater ?

Le petit Nicolas est sans doute trop occupé par la promotion de son livre pour se préoccuper du « détail » que constitue le relogement des expulsés. Son « Témoignage » le mérite : on y apprend que ça va beaucoup mieux avec Cécilia...

Ouf, nous voilà rassurés...

Publié dans Archives 2005-2009

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Le préfet du Val-de-Marne a déposé un recours en référé contre l'arrêté de réquisition pris par le maire de Limeil. La police a empêché l'accès des bâtiments à des élus.<br /> L a préfecture du Val-de-Marne a engagé vendredi 8 septembre un recours en référé contre l'arrêté de réquisition pris par le maire de Limeil-Brévannes concernant des locaux appartenant au ministère de la Défense pour y reloger d'anciens squatteurs de Cachan.Ce recours en référé suspension sera enregistré samedi matin par le tribunal administratif de Melun.
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