Mai 1981 - Mai 2011

Publié le par Daniel Boys

Mai 1981, c’est bien sûr la victoire de François Mitterrand mais c’est aussi la victoire du peuple de gauche dont il a su si bien, avec le parti socialiste porter les aspirations .Changer la vie, rêve utopique sans doute mais sans utopies il n’y a pas de progrès social, il n’y a pas de progrès de la démocratie. Si François Mitterrand a su si bien porter cet espoir c’est parce que le parti socialiste, ses militants étaient présents, dans les corps intermédiaires, les associations, les syndicats et que la réflexion socialiste était nourrie par cette effervescence d’idées et de débat dont s’était emparée la société française à la suite de mai 1968.

Après avoir manqué son rendez-vous avec mai 1968 qu’il n’avait pas compris, il a réussi 13 ans après à en porter les espoirs et à mettre en œuvre les utopies qui étaient les nôtres. Abolition de la peine de mort, radios libres, arrêt de la centrale nucléaire de Plogoff, lois Auroux donnant de nouveaux  droits aux travailleurs dans l’entreprise, 5éme semaine de congés payés , RMI,  semaine de travail de 39 heures,  retraite à 60 ans, effort considérable pour l’éducation et la culture, décentralisation…un bilan exceptionnel; certes il n’avait pas changé la vie mais la vie avait été changée pour bon nombre de français et de françaises qu’ils soient des ouvriers ou qu’ils appartiennent aux classes moyennes.

Aujourd’hui la gauche et notamment le Parti socialiste qui en est la première force ont montré sur le plan local, départemental et régional qu’elle sait bien gérer, mais elle a perdu ce lien fort avec les corps intermédiaires qui faisait sa richesse et sa vitalité dans les années qui précédèrent mai 1981. Aujourd’hui nous ne sommes plus toujours aux côtés des forces sociales qui sont à l’œuvre dans notre société, bien souvent nous ne savons plus suffisamment les écouter, les comprendre, les accompagner. C’est pourtant en prenant en compte ces aspirations , en les traduisant en projet politique porté par tout un peuple que nous avons pu tenir nos engagements en 1981 et que la société s’en est trouvée changée.

Le désir de changement existe. A un an de l’élection présidentielle redonner du rêve et de l’utopie en un mot redonner du sens politique à notre action, c’est ce à quoi aspire notre société. Bien sûr celle ou celui qui portera les espoirs de la gauche en 2012 ne devra pas vendre des illusions mais il devra aussi répondre au désir de changement en acceptant de prendre des risques y compris avec l’opinion dominante, comme François Mitterrand l’a fait symboliquement à 1 mois de l’élection en se déclarant contre la peine de mort. La France a fait l’expérience d’une gauche gestionnaire, elle se doit aujourd’hui, avec la menace du front national d’être une gauche d’espoir et d’utopie en s’appuyant sur la crédibilité qu’elle a acquise dans la gestion de nos collectivités.

 

Publié dans En France

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